Cet article fait référence à une formation suivie auprès de Camille Bataillon, sexologue clinicienne, conférencière et hôte du podcast Camille parle sexe.
Tout d’abord, il faut savoir que l’écart de libido au sein d’un couple, c’est simplement la norme! En effet, la libido des partenaires fluctue en fonction de nombreux facteurs internes et externes (stress, fatigue, impact de la vie familiale, du travail,…) et il paraît dès lors très peu probable que les deux partenaires soient à un même niveau de désir au même moment! Idéalement, pour parler de cet écart et des solutions possibles, il faut recevoir le couple en consultation. Malheureusement, dans notre société au sein de laquelle on valorise celui qui a le plus de libido, on reçoit souvent en consultation le partenaire qui en a le moins qui est persuadé d’avoir un problème voire carrément d’être le problème! Or, pour arriver à un équilibre, chacun des partenaires aura un travail personnel à réaliser.
L’objectif d’une thérapie de couple sera de favoriser une intimité suffisante pour les deux partenaires. Il s’agira d’envisager tout ce qui est possible pour ce couple en particulier et de trouver un terrain d’entente en fonction des besoins et envies de chacun, des émotions ressenties et du vécu spécifique des partenaires. Il est bien entendu que pour arriver à se comprendre et à trouver un équilibre, la communication sera primordiale! Je vous renvoie dès lors à ce sujet à mes articles relatifs aux langages de l’amour et aux langages érotiques. Les deux partenaires souffrent de la situation et doivent pouvoir s’exprimer, trouver leur place en commençant par répondre à des questions simples: quelle est VOTRE vision de la sexualité? Qu’est-ce qui est important pour vous? Il s’agira d’accepter les différences de chacun et de s’accorder, de créer leur propre norme sexuelle, de se détacher de ce que les autres pensent et d’avant de penser à la fréquence penser à la satisfaction!
Ensuite, et comme je l’ai déjà mentionné précédemment, les deux partenaires devront être acteurs du changement, ils devront être proactifs car pour avoir un résultat différent, il est logique de devoir faire les choses différemment! Par exemple, le partenaire qui a le plus de libido va devoir réfléchir à comment gérer sa frustration, à comment se nourrir de cette énergie sexuelle autrement. La manière choisie sera différente en fonction des individus. Il peut s’agir d’aller courir pour évacuer, d’accueillir la frustration et de passer à autre chose (comme cuisiner un bon repas) ou encore de pratiquer des sports plus intenses. Le partenaire qui a le moins de libido quant à lui devra réfléchir à ce à quoi il a envie de dire oui: danser ensemble, prendre une douche ensemble, certains contacts physiques,… Des outils concrets existent et seront utilisés en sexothérapie afin de remettre de l’intimité, de la sensualité puis de la sexualité au sein du couple.
Enfin, quand on parle de libido, on fait souvent référence au désir spontané sans être conscient qu’il y a différentes formes de désir. Ce désir spontané est celui qui “tombe du ciel”, sans stimulation préalable: il suffit d’une pensée, d’un fantasme = “je l’ai vu rire et j’ai eu envie d’elle”. Une autre forme de désir pas assez mise en avant est le désir réactif! Il s’agit d’un désir suite à un stimulus externe = “il m’a caressé les seins et cela m’a donné envie”. Alors, même si de prime abord vous avez eu une dure journée, que vous n’avez pas la tête au sexe, laissez quand même venir votre partenaire, laissez une chance au désir réactif de s’enclencher! Je ne dis pas que ce sera toujours le cas et s’il ne se réveille pas ce n’est pas grave, vous avez toujours le choix de dire non, ce sera pour une prochaine fois!
J’aimerais terminer en vous mentionnant les freins et les accélérateurs dont je parle souvent à mes patients. Quand on fait des recherches, sur Internet par exemple, au sujet d’une baisse de libido, on va trouver toute une liste d’accélérateurs: lingerie, sextoys, pratiques différentes,… Certes il va falloir trouver quels accélérateurs mettre en pratique pour chaque couple en particulier en fonction des besoins et envies de chacun MAIS il ne faut pas oublier les freins qui ne sont que très rarement pris en compte. Il faut toujours se poser la question de ce qui bloque avant de tenter d’accélérer et ceci n’est que trop peu mentionné d’autant plus qu’il peut s’agir de freins personnels mais aussi de freins relationnels…
Il est évident que les informations présentes ici constituent une base. N’hésitez pas à me contacter et à prendre rendez-vous pour un suivi et des conseils personnalisés.
