Vous éjaculez trop rapidement à votre goût? Vous vous demandez comment faire pour tenir plus longtemps? Cet article est fait pour vous!
On l’appelle éjaculation précoce ou prématurée mais qu’est-ce que cela veut dire?
Il faut toujours garder en tête que l’éjaculation est un réflexe naturel, tout à fait normal et que le fait d’éjaculer rapidement témoigne d’une excellente réactivité sexuelle, de “bons réflexes”. En effet, il est très utile dans un but de procréation, par exemple chez le lapin, de pouvoir éjaculer rapidement avant l’arrivée de son prédateur, c’est ainsi que la nature fonctionne!
Dans le cas d’une éjaculation précoce, il s’agit d’une éjaculation qui arrive trop rapidement, avant que l’homme ou la partenaire le souhaitent, une incapacité pour l’homme de contrôler son éjaculation, de “se retenir”.
Il est toutefois important de souligner qu’une éjaculation précoce lors des premiers rapports sexuels ou avec une nouvelle partenaire est très courante alors surtout pas de panique!
Selon la Revue médicale suisse, l’éjaculation précoce est un trouble sexuel présenté par 20 à 30 % des hommes. C’est également le premier trouble sexuel chez les hommes de moins de 30 ans.
En Belgique (même si les données datent un peu), on parle de 35 % d’hommes touchés. Plus d’informations ici.
Repères théoriques
Définition du DSM-V: cas persistant ou récurrent d’éjaculation survenant pendant une activité sexuelle avec partenaire et survenant environ une minute après la pénétration vaginale et avant que la personne le souhaite.
On peut ajouter à cela trois critères selon Pascal de Sutter (docteur en psychologie, professeur d’université,…):
Le 1er: le temps.
2 minutes = un seuil critique pour la majorité des hommes souffrant d’éjaculation prématurée.
Le 2e: le nombre de poussées pelviennes (mouvements du bassin).
10 à 20 mouvements après la pénétration.
Le 3e: la satisfaction.
Il faut prendre en considération la satisfaction de chaque membre du couple.
L’éjaculation précoce n’est un problème que si elle induit une gêne, un inconfort voire une détresse pour l’un des deux partenaires. Si aucun des partenaires ne s’en plaint, il n’y a donc rien à traiter!
Elle peut être primaire = depuis toujours ou secondaire = suite à une période sans éjaculation précoce.
Elle peut être généralisée = peu importe le/la partenaire, en duo ou en solo,… ou circonstancielle = observable seulement dans certaines circonstances.
Causes de l’éjaculation précoce
L’origine de l’éjaculation précoce est multifactorielle:
Facteurs cognitifs = vos pensées (conscientes ou inconscientes).
- Méconnaissance et/ou connaissances erronées sur la sexualité.
- Pensées parasites.
- Anticipation de l’échec.
- Focalisation sur la performance.
- …
Facteurs physiologiques = problème physique.
- Frein court ou hypersensible.
- Phimosis.
- Hyperthyroïdie.
- …
Facteurs émotionnels = vos pensées entraînent des émotions.
- Crainte, anxiété.
- Colère.
- Sentiment de ne pas être à la hauteur.
- …
Facteurs comportementaux = vos comportements en lien avec le problème.
- Evitement des relations sexuelles.
- Faible fréquence des relations sexuelles.
- Comment se passent les rapports sexuels: préliminaires, positions.
- Habitudes masturbatoires.
- …
Facteurs environnementaux = le couple, le travail, la société.
- Tension relationnelle.
- Stimulation non adéquate de la partenaire.
- Attitude de la partenaire.
Les traitements existants (en détails ici)
Il existe des médicaments en comprimés (sous ordonnance) à prendre avant une relation sexuelle. Ils retardent l’éjaculation et multiplient par trois la durée de pénétration.
Il existe également des gels ou sprays anesthésiants à appliquer sur le gland pour l’anesthésier, des préservatifs retardants contenant également un anesthésique local.
Il est possible d’utiliser un anneau pénien qui resserre la base du pénis et ainsi retarde l’éjaculation.
Malheureusement, une fois qu’on arrête ces traitements, le problème reste entier. Et oui, il n’aura pas disparu par miracle…
Les solutions abordées en consultation de sexologie
- Connaissance de soi, apprendre à connaître son corps, ses zones érogènes, gérer ses sensations,… Une fois acquis, le corps n’oublie pas. Cet apprentissage est donc durable mais nécessite de prendre le temps d’apprendre à se connaître.
- Apprendre le fonctionnement de la tension sexuelle (gérer les tensions mentales et les tensions musculaires).
- La masturbation comme terrain de jeux et d’apprentissage, l’utilisation de sextoys.
- Exercices de pleine conscience, lâcher prise, slow love et sex meditation, sensate focus.
- Exercices de confiance en soi en commençant par prendre soin de soi au quotidien.
- Apprendre à gérer autrement la relation sexuelle: choix du moment de la pénétration, notion de chef d’orchestre, non impérativité de la pénétration, plaisir de faire plaisir,…
- Exercices divers: stop and go, squeeze, érotisation des pauses,…

Bonus: conseils pratiques
- Rendez-vous compte de l’intérêt du muscle périnéal afin de mieux pouvoir gérer votre éjaculation. Pour les exercices pratiques, c’est ici.
- Essayez de déterminer quelles sont vos sensations prémonitoires, celles qui arrivent juste avant le point de non retour (et donc l’éjaculation incontrôlable). Elles sont spécifiques à chaque personne (sensation de chaleur, contraction, picotements,…).
- Une fois ces sensations déterminées, il vous faudra tenter de réguler votre excitation afin de pouvoir rester sous ce seuil. En gros, qu’est-ce qui vous excite mais pas trop? Attention, je ne vous conseille pas du tout ici de penser à votre grand-mère pour éviter d’éjaculer trop rapidement à votre goût, pas du tout. En effet, il est essentiel de toujours rester dans un contexte sexuel malgré tout.
- Dernier conseil: ne pénétrez jamais votre partenaire quand vous êtes trop excité car il est évident que dans une telle situation vous allez éjaculer trop rapidement!
Il est évident que les informations présentes ici constituent une base. N’hésitez pas à me contacter et à prendre rendez-vous pour un suivi et des conseils personnalisés.
Article à lire à ce sujet: Nos Pensées, “Les causes de l’éjaculation précoce”