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Perte de libido chez la femme: pistes concrètes et cas pratique

Votre libido est en berne? Vous n’avez (presque) plus jamais envie de faire l’amour? Vous vous demandez comment cela est arrivé, comment relancer ou réveiller cette envie, comment retrouver du désir? Cet article est fait pour vous.

Perte de libido: pistes concrètes

Il s’agit comme son nom l’indique d’une baisse de désir sexuel, ce qu’on appelle en langage plus familier la libido.

Dans la population féminine générale, la prévalence du DSH (Désir Sexuel Hypoactif de son nom scientifique) se situe entre 24 et 43 %, chiffres significatifs (Géonet et al, 2013).

Piste 1

Tout d’abord, pas de panique! Avez-vous déjà pensé au fait que le désir devait s’entretenir, qu’il ne tombait pas du ciel? Certes, en début de relation, pendant la phase passionnelle, on découvre l’autre et on a souvent envie d’avoir des rapports sexuels. Mais ensuite le temps passe, le quotidien, la routine, les enfants, le travail, le stress, la fatigue,… Tant d’éléments qui risquent de mettre à mal votre libido! Est-ce que malgré tout cela vous pouvez encore passer du temps de qualité en couple? J’entends par là mettre les enfants à garder, éteindre la télévision et le téléphone. Ceci est certainement une première piste.

Piste 2

Ensuite, quand on parle de libido, on pense souvent à ce que nous cliniciens appelons “désir spontané“. Vous savez, celui qui est présent en début de relation et tombe du ciel lui justement! Et bien, comme je l’ai déjà dit, il est présent pour la majorité des gens dans les premiers mois de la relation mais ensuite il diminue avec le temps (alors pas chez tout le monde bien sûr mais il s’agit d’un fait établi que cela arrive fréquemment). Deuxième piste: qu’en est-il du “désir réactif“? Celui-là, il peut se réveiller, sans envie préalable, et vous pouvez sentir des papillons dans votre ventre par exemple quand votre partenaire vous caresse affectueusement ou quand il vous fait de longs baisers langoureux,… Cette autre forme de désir peut-elle encore se manifester chez vous?

Piste 3

Troisième piste: gardez en tête que vous ne devez jamais vous forcer à avoir des rapports sexuels si vous n’en avez pas envie. Il peut y avoir des moments de sexe “cadeaux” pour votre partenaire de temps en temps c’est-à-dire que vous pouvez choisir de lui faire une petite gâterie mais seulement si vous avez vraiment envie de lui faire plaisir et sans qu’il n’y ait de retour non souhaité pour vous. Soyez claire, fixez les règles dès le départ!

Une femme qui ne désire rien est une femme qui s’est résignée à beaucoup de choses

Alfred Capus

Perte de libido: repères théoriques

Définition du DSM-V: niveau réduit/faible de:

  • Désir pour le sexe.
  • Pensées sexuelles et/ou fantasmes.
  • Initiation et réceptivité à l’activité sexuelle.
  • Plaisir sexuel.
  • Désir déclenché par des stimuli sexuels.
  • Sensations génitales ou non-génitales.

Pour qu’on parle de dysfonction, la patiente doit présenter au minimum trois critères ainsi qu’une souffrance clinique significative. Le DSH peut être léger, moyen ou grave en fonction de cette souffrance.

Il est important de rappeler qu’il ne faut pas se focaliser sur la normalité de la fréquence sexuelle mais sur l’équilibre entre les désirs affectifs et sexuels de chacun des partenaires. Selon différentes études, les troubles du désir sont plus fréquents chez les femmes (20 – 43%) que chez les hommes (3 – 17%). Cette différence homme/femme peut s’expliquer de plusieurs manières, notamment par le fait que le vécu du désir de chacun est différent (psychologique/physiologique) ou encore que les femmes ont en général moins de pensées sexuelles/fantasmes au cours de la journée, en dehors d’un contexte sexuel, que les hommes.

Enfin, selon François Xavier Poudat (psychiatre et sexologue), le désir passe par le lâcher prise notamment. Dès lors, «tout ce qui entretient la tension ou la maîtrise de soi risque de conduire au blocage: stress, soucis quotidiens,(…). Pour pouvoir se laisser aller, il faut donc être bien dans sa tête (…), dans son corps (…) et avec l’autre (…). Dire systématiquement non ou se soumettre pour avoir la paix n’a jamais résolu le problème

Comme toutes les dysfonctions, le DSH peut être primaire = depuis toujours ou secondaire = suite à une période sans absence de désir.

Il peut être généralisé = peu importe le/la partenaire, en duo ou en solo,… ou circonstanciel = observable seulement dans certaines circonstances.

Causes de la perte de libido

L’origine du DSH est multifactorielle:

Facteurs cognitifs = vos pensées (conscientes ou inconscientes).

  • Anticipation négative de l’acte sexuel.
  • Pensées parasites.
  • Méconnaissance et/ou connaissances erronées sur la sexualité.
  • Perception négative de son image corporelle.

Facteurs physiologiques = problème physique.

  • Déséquilibre hormonal.
  • Maladie engendrant douleurs et/ou fatigue.
  • Prise de certains médicaments: bel exemple, le Pantomed, celui qu’on prescrit régulièrement pour des problèmes d’estomac et bien il a des effets néfastes sur la libido, il faut le savoir car on ne vous le dira pas! Rendez-vous sur le site du Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique pour avoir accès aux notices des médicaments que vous prenez. Faites donc une recherche par mot clef “libido” ou “désir” et vous verrez ainsi s’ils peuvent avoir des effets secondaires sur votre libido!

Facteurs émotionnels = vos pensées entraînent des émotions.

  • Crainte, anxiété.
  • Appréhension.
  • Culpabilité.

Facteurs comportementaux = vos comportements en lien avec le problème.

  • Evitement des relations sexuelles.
  • Acceptation de relations sexuelles sans désir, dans ce cas, vous allez entrer dans un cercle vicieux de dégoût des relations sexuelles!
  • Détachement lié à la routine.

Facteurs environnementaux = le couple, le travail, la société.

  • Surinvestissement dans les secteurs extra-conjugaux.
  • Mauvaise gestion de l’intimité.
  • Monotonie dans les rapports sexuels.

Il faut garder en tête que le désir dépend de nombreux facteurs par exemple: l’éducation sexuelle et les croyances, le stress, la fatigue, l’image de soi et de l’autre, la communication intime,… et c’est en faisant l’état des lieux de chacun de ceux-ci que le sexologue pourra dresser un plan d’action pour chaque facteur posant problème.

Les traitements existants

Il n’existe pas de traitement hors sexothérapie ou psychothérapie.

Les solutions abordées en consultation de sexologie

Intervention selon trois pôles:

  1. Relationnel = (re)devenir un couple sexuel.
  2. Corporel = se reconnecter à son corps en individuel et en couple.
  3. Cognitif = avoir la tête au sexe.

Ce qui donne en pratique:

  • Connaissance de soi, apprendre à connaître son corps, ses zones érogènes, gérer ses sensations, ses perceptions (sensations internes, stimuli externes, pensées érotiques),… Une fois acquis, le corps n’oublie pas. Cet apprentissage est donc durable mais nécessite de prendre le temps d’apprendre à se connaître.
  • Apprendre à entretenir le désir au quotidien.
  • Proposition de réaliser des jeux érotiques/sexuels afin de diversifier les rapports.

Bonus: analyse pratique de cas

Je vais terminer chaque article remis au goût du jour par un petit bonus. Concernant le DSH féminin, voici une analyse de cas pratique sous forme de schémas tout droit sortie de mon travail de fin d’études pour l’obtention du certificat en sexologie clinique à l’UCLouvain.

causes et conséquences de la baisse de libido

Voici donc le cas d’une patiente souffrant de DSH. Cette analyse holistique représente l’histoire du problème. Vous pouvez donc vous rendre compte qu’il existe des facteurs prédisposants, des facteurs précipitants et que tout ceci a des conséquences. Bien entendu, chaque cas est différent, il ne s’agit ici que d’un exemple concret afin de vous aider à comprendre la complexité du phénomène.

facteurs de maintien de la baisse de libido

Toujours pour la même patiente, cette analyse fonctionnelle s’intéresse au fonctionnement et aux facteurs de maintien du problème. Encore une fois, rendez-vous compte de la complexité! C’est pourquoi je pense qu’il est essentiel de consulter. En effet, il y a peu de chance que seule dans votre coin vous arriviez à vous sortir d’une telle situation alors qu’avec quelques conseils et un suivi personnalisé, vous mettez toutes les chances de votre côté!

Article à lire à ce sujet: Femme actuelle, Désir hypoactif: quand les femmes ne ressentent plus de désir sexuel 

Sexologue & Thérapeute de couple

Spécialisée dans la baisse de désir et l’écart de libido au sein du couple, je vous guide également sur des sujets variés: douleurs au moment des rapports, vaginisme, problèmes d’érection ou d’éjaculation, communication,…

Pour les  conseils et les informations gratuites, c’est ici que ça se passe!

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