Emission publiée le 11/04/23.
Dans cette émission, la présentatrice (Faustine BOLLAERT), accompagnée d’un psychiatre, accueille 2 couples et une femme en couple également mais qui vient témoigner seule au sujet de l’endométriose. Comment avez-vous boosté votre vie sexuelle? La base de ce débat est le constat que 63 % des femmes ont déjà fait l’amour sans en avoir envie contre 43 % des hommes et donc que la libido n’est linéaire pour personne mais ressemble plutôt à des montagnes russes. Elle monte, elle descend : solution = il faut en parler!

1er couple: Nathalie et Marc, ensemble depuis 17 ans. Ils travaillaient tous les deux à la maison, les enfants sont partis, le COVID est arrivé et Nathalie a eu 50 ans. Elle n’en pouvait plus, se sentait enlisée dans une routine dans laquelle plus rien ne lui plaisait et a décidé de tout plaquer. Ils ont beaucoup discuté afin de trouver une solution pour leur couple, ils se sont rendus compte qu’après 15 ans ils ne connaissaient pas les fantasmes de l’autre, ils ne parlaient jamais de cela.
Les solutions qu’ils ont mises en place:
- Ils habitent maintenant ensemble 3 semaines sur 4 afin de créer la fameuse distance qui rapproche (dont je vous ai déjà parlé dans mon article relatif à l’intimité sexuelle), pour se manquer et avoir le plaisir de se retrouver.
- Ils ont élaboré ensemble un contrat qu’ils revoient tous les deux mois environ. Ce contrat reprend leurs besoins personnels et de couple ainsi que leurs projets communs et ils donnent des délais à leur réalisation car ils se sont rendus compte qu’avant beaucoup de projets tombaient dans les oubliettes même s’ils en avaient parlé car ils ne mettaient pas en place des actions concrètes pour y arriver vraiment.
- Notons par exemple dans les besoins personnels de Nathalie la demande d’un câlin tous les matins quand ils dorment ensemble. Dans les besoins du couple, on retrouve la fantaisie. Selon des termes bien plus spécifiques bien entendu car le terme fantaisie est bien trop général et ne suffirait pas : utilisation de sextoys, d’huiles qui apportent des sensations, de lingerie,… En plus, 1x par mois l’un des deux va prendre les rênes et surprendre l’autre avec quelque chose qu’il n’attend pas du tout…
Mon avis:
Je dis bravo! C’est ce que j’explique à tous mes patients: il faut mettre en place des actions concrètes pour s’épanouir seul et en couple. Il est bien entendu que chacun doit déjà être bien seul de son côté, avoir des activités, se connaître,… Avant de penser pouvoir être bien en couple! Et ce couple en est même arrivé à mettre cela par écrit, pourquoi pas! Ils se rendent bien compte que chacun, à un certain moment, peut avoir moins de libido en fonction des circonstances de la vie (travail, maladie, vie de famille,….) et que c’est tout à fait normal! Pour arriver à stopper la descente, il est essentiel de s’accorder du temps de qualité en couple, de pouvoir prendre un peu de distance pour avoir le plaisir de se retrouver et à ce moment-là se consacrer uniquement à son couple en mettant de côté ne serait-ce que pour une soirée les tracas!
Ils ont également compris que beaucoup de solutions existent et qu’il faut entretenir et diversifier sa sexualité en fonction des attentes et envies de chacun (cf. mon article relatif aux dysharmonies sexuelles).
Enfin, ils ont compris qu’il fallait oser communiquer, mettre les choses au clair et ne surtout pas présumer que l’autre doit savoir parce qu’il nous connaît depuis longtemps!
2e couple: Sarah et Jérémy, ensemble depuis 2 ans. Ils habitent ensemble et ont les enfants de Jérémy une semaine sur 2. Ils sont donc la “parfaite petite famille” une semaine sur 2 mais quand les enfants ne sont pas là, ils ont fait le choix d’être un couple libre. En effet, aucun des deux n’a envie de se sentir “prisonnier” d’une relation, ils ne veulent rien s’interdire.
Les solutions qu’ils ont mises en place:
- Ils ne se cachent rien et les expériences en dehors du couple sont purement sexuelles.
- Ils prennent contact avec une tierce personne via les réseaux sociaux (pour l’instant, il s’agissait toujours de femmes mais ils pourraient également envisager d’avoir un rapport à 3 avec un autre homme). Si le feeling passe, ils font leur proposition et si la personne accepte chacun va faire un test sanguin de dépistage des IST avant de passer à l’acte.
- Ils veulent se sentir libres de choisir, ce qui veut dire qu’ils peuvent aussi faire le choix de ne rien faire et jusqu’à présent ils n’ont jamais eu d’expérience chacun de leur côté (sauf 1x chacun avant de décider d’être un couple libre, ils ont tous les deux trompé l’autre).
Mon avis :
Ce type de relation libre (libertinage, polyamour, polysexualité ou simplement ouverture d’esprit) est un choix que font de plus en plus de couples. Il nécessite toutefois d’avoir une grande confiance en soi (ne pas se comparer à la tierce personne) et en l’autre car le risque est toujours présent (et ils en sont bien conscients même s’ils s’aiment énormément) que l’un des deux tombe amoureux d’une autre personne.
3e témoignage: Chloé souffrant d’endométriose (voir mon article à ce sujet). Elle a toujours eu des douleurs, dès son premier rapport sexuel et ne comprenait pas pourquoi. Quand elle a été diagnostiquée, elle a subi de nombreuses interventions, elle a longtemps vécu dans la souffrance. Sa 2e grossesse notamment lui a permis tout d’un coup de ne plus ressentir de douleur (c’est souvent le cas suite aux variations hormonales). Elle a donc profité à fond de cette période mais malheureusement, tout de suite après l’accouchement, les douleurs sont revenues.
Les solutions qu’elle a mises en place:
- Chloé veut apporter un message d’espoir pour toutes les femmes souffrant d’endométriose. Afin de pouvoir booster sa libido quand on souffre de cette maladie, il faut tout d’abord et bien entendu la comprendre. Elle a commencé par beaucoup se documenter.
- Ensuite, elle a beaucoup travaillé l’érotisation en commençant par apprendre à se connaître, définir ses besoins. Elle a écouté des podcats, lu de la littérature érotique (quelques idées ici). Elle parle également du porno féministe qui est un style plus valorisant pour les femmes et qui tourne davantage autour du désir et du plaisir féminin, de la peinture érotique (il s’agit de faire l’amour sur une toile déposée au préalable sur un lit et en étant couverts de peinture).
- Enfin, elle a évolué vers une sexualité différente, moins pénétrante mais tout aussi satisfaisante.
Mon avis:
Chloé a compris bien des choses! Avec son compagnon actuel, ils limitent les écrans afin de passer du temps de qualité en couple, ils pratiquent le peau à peau, les câlins et la pleine conscience en faisant bien attention au ressenti de leurs 5 sens. Cela ne vous rappelle rien? Mon article relatif à la pleine conscience bien entendu! 😉
Elle a aussi compris qu’il fallait pouvoir se regarder nus, accepter qui on est, son corps et pratiquer le body positif = se regarder dans un miroir et tout d’abord focaliser sur les zones qui nous plaisent puis arriver à être ok avec les zones qui nous plaisent moins également! Un travail sur la confiance en soi est souvent essentiel!
Pour terminer, il faut savoir que l’orgasme est antalgique! Donc, il serait plutôt juste de dire “ce soir, j’ai mal à la tête, faisons l’amour”! 😉
En résumé, j’ai beaucoup apprécié ces différents témoignages! Et vous?
Il est évident que les informations présentes ici constituent une base. N’hésitez pas à me contacter et à prendre rendez-vous pour un suivi et des conseils personnalisés.